Quand on pense Rhône, on s’arrête immanquablement sur les rouges. Il est vrai que les blancs occupent une place réduite, représentant 10% du vignoble. Chez nous, les blancs sont aussi minoritaires (environ 10% des volumes) mais tout aussi bien soignés que les rouges il va de soi. Mais à côté des classiques viognier, roussanne et marsanne que la plupart des amateurs connaissent bien et qui sont aussi présents au nord de la Vallée du Rhône, d’autres variétés co-existent, tout aussi louables et intéressantes.
La clairette. Réputée pour ses arômes floraux, de fenouil et de tilleul, sa belle amertume, sa finesse ainsi que sa capacité exceptionnelle au vieillissement, cette variété est l’une des cartes-maîtresses du Rhône sud. C’est aussi l’une des variétés les plus anciennes de la région, bien adaptée au climat chaud et sec, aux sols pauvres et assez résistante aux maladies. Un cépage idéal en somme, d’autant qu’il offre de jolis résultats aussi bien en vin sec qu’en vin doux ou en bulles. Chez Xavier Vignon, il est utilisé pour son apport de parfums, son côté frais et salin, et sa bonne complémentarité par rapport aux autres cépages blancs.
Le bourboulenc. Il ne peut renier son origine provençale ! Vraisemblablement apparenté au gouais blanc, planté depuis l’époque gallo-romaine, ce cépage rustique et résistant s’acclimate parfaitement de la chaleur et se plaît sur les terroirs de faible altitude. Peu aromatique, il a fait de sa discrétion son atout, s’accordant à merveille avec ses congénères plus exubérants ; sa finesse et ses parfums fleuris ainsi que sa faiblesse en alcool en font ainsi un bon compagnon d’assemblage, notamment du viognier, du grenache blanc ou de la clairette. De maturité lente et tardive, il se récolte dans les derniers, préservant ainsi une bonne acidité et une bonne concentration en sucre.
Le grenache blanc. Comme son cousin le grenache noir, le grenache blanc est originaire d’Espagne, de la province d’Aragon plus exactement. On dit d’ailleurs que ce seraient les pèlerins qui l'auraient ramené de Saint-Jacques de Compostelle et qu'il se serait diffusé sur les bords de la Méditerranée par la suite, jusqu'en Sardaigne. Dans sa version blanche, il se révèle robuste et bien adapté aux conditions de sécheresse, offrant une belle matière ample et juteuse, dotée d’une structure opulente. Riche en sucre, il permet aussi d’élaborer des vins doux naturels (VDN) comme Rasteau ou Rivesaltes par exemple. Vous retrouvez d’ailleurs ce cépage dans notre Cuvée Anonyme Blanc – Châteauneuf du pape 2022, qui compte 45% de grenache blanc aux côtés de la roussanne et de la clairette.